En 2014, nous avions mis l’accent sur une proposition du Conseil national socialiste, de vouloir vendre les médicaments à l’unité en Suisse, afin d’éviter le gaspillage de médicaments et de minimiser les coûts de la santé. Que ce soit pour des raisons économiques, environnementales ou même médicales, beaucoup approuvaient cette proposition. Dix ans plus tard, qu’en est-t-il? Des décisions ont-elles été prises dans ce sens? 

Près de 30% des médicaments vendus en Suisse finissent à la poubelle !

C’est contre ce gaspillage que Manuel Tornare, conseiller national socialiste, souhaite s’ériger. « Cela représente des centaines de millions de francs qui partent en fumée. C’est inacceptable ! »

L’ancien maire de Genève propose donc la vente de médicaments à l’unité. « Cela réduirait le gaspillage et éviterait l’automédication ». Cela devrait donc permettre une grosse économie pour l’assurance maladie, alors que les coûts ne cessent d’augmenter.

D’autres pays utilisent déjà ce système avec succès, il n’y a donc aucune raison que la Suisse ne s’y mette pas.

Mais les pharmaciens ne l’entendent pas de cette oreille : Cela réduirait bien les dépenses de santé, mais augmenterait les coûts pour les pharmaciens. Ceux-ci devront préparer des semainiers tout en s’assurant que les médicaments déballés restent toujours stabilisés.

Il faut aussi que les patients se responsabilisent et évitent la sur-consommation de médicaments.

C’est donc une bonne idée, mais il va maintenant falloir réfléchir à sa mise en place.

Médicaments vendus à l’unité : qu’est-ce qui a été mis en place?

 

Flacons de médicaments orange et piluliers.Depuis cette proposition de M.Tornare, le Conseil Fédéral a voulu analyser cette possibilité et la tester sur la vente de médicaments antibiotiques. Avec la motion “Médicaments à l’unité. Osons un test ! ” déposée en 2022,  il souhaite tester si la vente de médicaments antibiotiques à l’unité permet une meilleure gestion des médicaments, mais également si celui-ci permet de favoriser de meilleures habitudes de consommation d’antibiotiques auprès des patients.

En effet, la vente de comprimés à l’unité éviterait l’automédication, qui dans le cas de la prise d’antibiotique peut causer une résistance aux traitements. 

Le Département Fédéral de l’intérieur est actuellement chargé d’examiner les doutes, questions en suspens et procédures à mettre en place afin d’améliorer la gestion de la vente de médicaments à l’unité. Ce test a permis de voir certaines difficultés, surtout du point de vue des pharmaciens. Actuellement, les médicaments sont emballés par les laboratoires pharmaceutiques en un nombre moyen de médicaments, correspondant moyennement à une durée de traitement. Si les entreprises pharmaceutiques ont déjà adapté certains de leur packaging en proposant différents emballages permettant d’ajuster au plus près le nombre d’unités au traitement prescrit par le médecin, rien n’est aménagé pour la vente de comprimés à l’unité. Durant ce test, les pharmaciens ont donc noté un surcroît de travail, en devant compter les pilules et en devant adapter la notice et autres informations d’usage.

La mise en place de cette proposition permettrait ainsi d’économiser sur le coût des médicaments, mais également de mieux gérer la distribution de médicaments en période de pénurie, comme cela a été le cas ces dernières années.

Nous sommes donc en bonne voie de suivre le modèle des États-Unis, du Canada ou de la Grande-Bretagne qui pratiquent ce type de distribution de médicaments.

 

 

 

La vente de comprimés à l’unité permettrait-elle une réduction du prix des médicaments ?

 

Comme indiqué dans la Stratégie Antibiorésistance, la vente de comprimés à l’unité provoquerait des coûts supplémentaires auprès des pharmaciens. Le Département Fédéral devra donc mettre en place des actions afin de minimiser les coûts au niveau des industries pharmaceutiques et des pharmaciens. Il n’est donc pas sûr qu’il y ait une réelle baisse de prix des médicaments pour les patients. 

Dans tous les cas, si vous souhaitez réduire vos dépenses en pharmacie, il est recommandé de souscrire à une assurance complémentaire médicaments non remboursés. Cette prestation peut éventuellement être incluse dans votre assurance complémentaire ambulatoire des soins. Elle vous permet de vous faire rembourser les médicaments non pris en charge par l’assurance obligatoire des soins.

En savoir plus sur les médicaments non remboursés par l’assurance obligatoire des soins. 

Comparez les offres des différentes assurances complémentaires qui peuvent prendre en charge vos médicaments.

Faites des économies dès maintenant!