Assurance maladie de base (AOS) ou complémentaire intègre dans leurs prestations ce que l’on appelle “promotion de la santé et prévention”. La population suisse est fortement encouragée à développer des habitudes de vie saines, tant sur ce qu’elle consomme que sur la pratique d’une activité physique régulière. Elle est également encouragée à être un véritable acteur dans la connaissance de son état de santé. En effet, toutes ces actions doivent permettre de réduire les coûts de santé et d’éviter certaines maladies notamment grâce aux vaccins et à la prévention.
La prévention et la promotion de la santé sont essentielles afin d’éviter ou de limiter la propagation de certaines maladies infectieuses, mais également limiter le nombre de maladies non-transmissibles. Dans cet article, nous allons nous intéresser à une partie seulement de cette promotion de la santé et prévention. Si vous souhaitez d’autres informations sur ce qui est mis en place par l’assurance de base ou votre complémentaire en matière de prévention, vous pouvez également lire notre article : “Nutrition et fitness : comment agir sur votre bien-être ?”
Des vaccinations recommandées par l’OFSP
De nombreuses maladies infectieuses peuvent être graves. Elles peuvent l’être pour la personne elle-même, mais aussi pour les autres. La vaccination est de loin le moyen le plus efficace pour se constituer une protection lorsque l’on est enfant, adolescent ou même adulte.
Les premiers vaccins furent utilisés au cours du 19ème siècle après les découvertes d’Edward Jenner sur un vaccin antivariolique. En 1848, la Constitution fédérale donne à la Confédération la compétence pour prendre les mesures nécessaires en cas d’épidémie. Toutefois, la mise en application de campagnes de vaccination est du ressort des cantons. En 1882, la loi fédérale sur les épidémies (LEp) intégrant une votation sur la vaccination obligatoire a été refusée par 80 % des votants.
Ainsi, aujourd’hui, il n’est pas possible de parler d’un plan de vaccination obligatoire, mais bien de recommandations formulées par l’OFSP (Office fédéral de la santé publique) pour ce qui est des vaccinations sur le territoire suisse.
La vaccination des enfants et des nourrissons
Vacciner son enfant, c’est le protéger, mais également protéger les autres enfants en évitant la propagation de maladies infectieuses. L’OFSP indique de fait certaines recommandations au niveau des vaccinations des nourrissons et des enfants. Les vaccinations de base sont fortement recommandées et permettent de protéger la population.
- Coqueluche
- Poliomyélite
- Infections invasives par Haemophilus influenzae de type b (méningites et laryngites graves)
- Hépatite B
- Pneumocoques
- Rougeole
- Oreillons
- Rubéole
Certaines vaccinations complémentaires permettent une protection face à certaines maladies rares, mais qui représentent un risque important, notamment de mortalité. Les infections à méningocoques ont un taux de mortalité élevé, et ce, malgré un traitement. De plus, cette bactérie a un fort potentiel épidémique qui constitue les causes majeures de méningites aiguës.
Certaines vaccinations peuvent également être recommandées à des groupes d’individus dits “à risque”. Les enfants ou nourrissons nés prématurément, qui présentent un système immunitaire affaibli ou encore atteint de maladie chronique, font partie de ces groupes pour lesquels d’autres recommandations de vaccinations sont effectuées. Pneumocoques, grippe, varicelle, hépatite A et B ou encore tuberculose, sont des vaccins qui peuvent être utiles pour ces enfants à risque.
En matière de remboursement, l’assurance obligatoire des soins prend en charge le coût des vaccinations de base recommandées, mais aussi les vaccinations complémentaires. Les coûts des vaccinations prophylactiques sont pris en charge par l’AOS dans les conditions fixées à l’article 12a de l’OPAS.
La vaccination des adolescents
D’autres vaccinations sont recommandées par l’OFSP pour les adolescents de 11 à 15 ans. C’est aussi au cours de cette tranche d’âge qu’il convient de réaliser certains rappels. Par exemple, la vaccination contre l’hépatite B même si elle est désormais recommandée pour les nourrissons, elle reste néanmoins recommandée pour les adolescents non vaccinés de 11 à 15 ans. Comme indiqué dans le “Plan de vaccination suisse 2022”, édité par l’Office fédéral de la santé publique et la Commission fédérale pour les vaccinations, il convient de réaliser 3 doses de vaccin monovalent ou 2 doses de vaccin monovalent pour adulte. Un vaccin monovalent est efficace que contre un seul agent infectieux.
La vaccination contre le cancer du col de l’utérus et autres maladies causées par le papillomavirus humain (HPV) est une recommandation de base. Pour être pleinement efficace, la vaccination devrait idéalement être terminée avant le début de l’activité sexuelle.
La varicelle est une maladie infectieuse désagréable pour les enfants, mais le plus souvent bénigne. Toutefois, le risque de complications est en revanche nettement plus élevé chez l’adulte. La vaccination est recommandée aux personnes de 11 à 39 ans sans anamnèse, c’est-à-dire sans renseignements ou pour lesquelles cela est sérologiquement démontré. Certains rappels doivent également être réalisés comme le diphtérie-tétanos (dTpa) ou l’hépatite B.
La vaccination des adultes
En tant qu’adultes, il est recommandé de réaliser les rappels nécessaires afin de maintenir la protection contre la maladie concernée (diphtérie, coqueluche et tétanos). Il convient également de réaliser un rattrapage vaccinal si la vaccination de base est incomplète.
A partir de 65 ans, la vaccination contre la grippe ou influenza est recommandée par l’OFSP. Elle est prise en charge par l’AOS, en cas de menace de pandémie d’influenza ou lors d’une pandémie d’influenza, aucune franchise n’est prélevée. De même, l’AOS prend en charge la vaccination annuelle pour les personnes présentant un risque de complications élevé. Elle doit être réalisée de préférence entre mi-octobre et mi-novembre.
Certaines vaccinations ne sont, de fait, pas prises en charge par l’AOS, comme cela est indiqué dans le Plan de vaccination suisse 2022. Sans complémentaire maladie, vous devrez régler la facture par vos propres moyens. Alors pour une meilleure prise en charge, mais surtout une meilleure protection de votre santé, souscrivez une complémentaire ambulatoire !
Quelle vaccination pour vos voyages à l’étranger ?
Si vous prévoyez un voyage à l’étranger, c’est le moment de vous demander si vous avez besoin d’un vaccin ou de mesures antipaludiques ! Ce voyage peut également être une opportunité de vérifier si votre plan vaccinal, recommandé par l’OFSP, est à jour.
Si vous partez dans certains pays, sachez que des vaccinations peuvent être obligatoires, c’est notamment le cas de la fièvre jaune, le choléra, la rougeole et la méningite à méningocoques. Dans certains pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud, une vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire, en raison de sa forte létalité, de l’absence de traitement spécifique et du risque lié à la persistance du virus dans des réservoirs animaux pouvant entraîner une épidémie.
Si vous voyagez en Colombie et que vous souhaitez vous rendre au Panama, sachez que les autorités exigent des voyageurs arrivant de Colombie ou du Venezuela un certificat de vaccination contre la rougeole. L’Arabie Saoudite exige de la part des pèlerins et des voyageurs en provenance des pays du Sahel (Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad) un certificat de vaccination datant de moins de trois ans et justifiant de l’administration du vaccin quadrivalent contre la méningite à méningocoques.
D’autres vaccinations sont recommandées par l’OFSP à tous les voyageurs telles que l’hépatite A, diphtérie et tétanos, coqueluche, rougeole et varicelle.
Les vaccinations contre la rage et le typhus sont indispensables pour voyager en Afrique, en Asie ou dans certaines parties spécifiques de l’Amérique du Nord. Avant votre départ, consultez les recommandations du Département fédéral des affaires étrangères. Certains vaccins ne sont pas pris en charge par l’AOS, vous devrez utiliser votre complémentaire maladie, selon les prestations et le niveau de prise en charge.
Si vous devez voyager, n’hésitez pas à faire le point avec votre conseiller sur vos couvertures d’assurance à l’étranger, transport, sauvetage, hospitalisation ou vaccin. Si vous n’avez pas de complémentaire, c’est peut-être le moment de vous pencher sur le problème !