En Suisse, 80 % des 16 à 74 ans portent une aide visuelle. Que ce soit des lunettes correctrices ou des lunettes de confort avec une très faible correction, nous avons le sentiment que de plus en plus de personnes portent, aujourd’hui, des lunettes. L’œil est un des organes les plus précieux et pourtant, régulièrement, nous ne prenons pas en compte son importance et, parfois même, nous le délaissons !
Si l’on reprend l’évolution humaine, cet organe sensoriel a été mis à rude épreuve et il y a fort à parier que les choses ne vont pas s’arranger avec le temps. Nos vies font qu’aujourd’hui, nos yeux sont sans cesse mis à contribution, livre, téléphone, tablette, télé, journal, nous les sollicitons de plus en plus.
Les maladies de l’œil et les troubles de la vision entraînent des désagréments qui pour certains peuvent être solutionnés avec des aides visuelles, des traitements au laser, voire des opérations. Alors en matière de remboursement, quels sont vos droits ? Est-ce que la LAMal prend en charge une partie de ces frais ? Devez-vous souscrire une complémentaire pour bénéficier de la meilleure prise en charge ?
Destruction progressive du nerf optique : le glaucome
La vue est certainement le sens le plus précieux et pourtant, nous vivons sans réellement nous rendre compte de toute son importance. Généralement, on réalise à quel point nos yeux sont essentiels lorsque nous commençons à perdre de la vue, à avoir des troubles de la vision.
Un glaucome est une maladie oculaire qui va venir détériorer progressivement le nerf optique, jusqu’à atteindre une éventuelle cécité. Cette maladie chronique est provoquée par une pression interne de l’œil trop élevée. Cette pression va venir comprimer l’arrière de l’œil et entraîner une destruction des fibres du nerf optique.
Quels sont les facteurs de risque qui peuvent entraîner une tension oculaire ?
- L’âge, bien évidemment, est un des premiers facteurs de risque. On considère que la pression intraoculaire commence à augmenter à partir de 40 ans. Cela est certainement dû aux vieillissements des tissus oculaires.
- Un traitement par corticoïdes peut être un facteur de pression intraoculaire. Généralement, au-delà d’un traitement d’une durée de 3 mois, que ce soit par voie orale, topique ou intraveineuse, on considère qu’il y a un risque.
- Les apnées du sommeil génèrent une augmentation de la pression veineuse due à une altération de l’oxygénation du sang. La microcirculation dans l’œil est modifiée, ce qui va augmenter la pression intraoculaire.
- Certaines activités physiques qui demandent de bloquer sa respiration, comme la plongée ou le tir à l’arc, sont des facteurs de risque. Comme pour l’apnée du sommeil, le blocage de la respiration a un effet négatif sur la microcirculation de l’œil.
Comment faire baisser la tension intraoculaire et traiter le glaucome ?
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Les collyres
Certaines gouttes ophtalmiques, notamment les collyres bétabloquants peuvent permettre de baisser la tension intraoculaire. Ce sont des préparations ophtalmiques qui vont permettre d’agir contre le glaucome. Sur prescription du médecin, les collyres peuvent être pris en charge par l’assurance maladie de base. Bien évidemment, avant de débuter un traitement, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre thérapeute.
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Le traitement au laser
Lorsque les collyres ne suffisent pas, il est possible d’avoir recours à un traitement au laser. Toutefois, pour pouvoir pratiquer ce genre d’intervention, certaines conditions doivent être respectées, notamment l’œil doit être en bonne santé, ne pas souffrir de diabète ou de rhumatismes ou encore ne pas être enceinte. L’objectif du traitement par laser est de faciliter l’évacuation de l’humeur aqueuse pour permettre de diminuer la pression intraoculaire.
Sachez que certaines complémentaires ambulatoires prennent en charge 100 % des coûts d’une correction ophtalmique au laser. Parfois, les compagnies intègrent un plafonnement par œil et par année civile.
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L’intervention chirurgicale
Si les deux traitements précédents n’ont pas eu les effets escomptés, il est possible d’avoir recours à la chirurgie. Il existe différentes méthodes en fonction de l’état de santé et de l’âge du patient. Ainsi, la chirurgie peut avoir lieu en ambulatoire ou en stationnaire. Dans le cas d’une chirurgie par stents permettant la création d’un canal artificiel pour détourner l’humeur aqueuse, pensez à vérifier auprès de votre LAMal afin de connaître les prestations prises en charge.
Traitement laser, chirurgie corrective, lunette ou lentilles, renseignez-vous pour souscrire une complémentaire ambulatoire !
Opacification progressive du cristallin : la cataracte
Les personnes atteintes de cataracte voient de plus en plus flou au fur et à mesure que le cristallin de l’œil s’opacifie. Le cristallin est en fait une fine lentille transparente située à l’intérieur de l’œil derrière l’iris. C’est une lentille optique naturelle de l’œil qui participe à la focalisation des rayons lumineux sur la rétine et à l’accommodation. Grâce au cristallin, la lumière captée par l’œil va converger vers la rétine afin de former une image nette. La cataracte est de loin, l’une des maladies oculaires les plus répandues. Chaque année, la cataracte affecte 28 000 personnes en Suisse. Certains ophtalmologues peuvent opérer jusqu’à 10 patients par jour.
Quelles sont les principales causes de la cataracte ?
La cataracte est souvent causée par un vieillissement naturel de l’œil et du cristallin en particulier dans ce cas. La perte de souplesse du cristallin va entraîner son opacification. Plus globalement, nous devrions pour la plupart d’entre nous être atteints de cataracte et avoir recours à un traitement.
Une glycémie mal contrôlée pour les personnes atteintes de diabète peut également causer une opacification du cristallin. Lorsque le taux de glycémie augmente, c’est en fait le taux de sucre dans le corps qui augmente. Cette teneur en sucre augmente également dans l’humeur aqueuse, qui est un liquide transparent situé dans l’espace entre le cristallin et la cornée, ce qui va faire gonfler le cristallin et l’opacifier.
Certaines lésions oculaires, coups, corps étrangers qui pénètrent dans l’œil ou encore blessures, peuvent engendrer une cataracte.
Un traitement par corticoïdes, une sous-alimentation ou encore des carences alimentaires peuvent causer une cataracte. Une forte myopie ou des inflammations de l’œil peuvent être un élément déclencheur de la cataracte.
Quel est le traitement possible pour traiter la cataracte ?
La cataracte ne peut aucunement être traitée par des médicaments et bien évidemment, il s’agit d’une maladie oculaire, qui sans chirurgie, est irréversible. Pendant la période où la vue baisse, celle-ci peut être compensée par des lunettes correctrices. Concernant cette aide visuelle et sa prise en charge, n’hésitez pas à consulter notre article : “Problème de vision : quelle est la prise en charge des frais de lunettes ?”.
Pour traiter une cataracte, le remplacement de l’optique de l’œil nécessite une intervention chirurgicale. Aujourd’hui, dans la majorité des cas, l’opération s’effectue en ambulatoire. Elle dure entre un quart d’heure et une demi-heure. Pour une telle opération, il faut compter en moyenne entre 3.000,- et 4.000,- fr. d’honoraires du praticien.
Quelle est la prise en charge d’une chirurgie de cataracte ?
L’assurance de base prend en charge les frais de l’opération de la cataracte en ambulatoire, dès lors où le praticien pose une lentille standard. Les lentilles intraoculaires dites “standards” vont venir simuler les propriétés du cristallin, mais en aucun ne vont répondre aux besoins visuels supplémentaires de chaque patient. Elles améliorent la vision à une seule distance : de loin ou de près.
Les lentilles intraoculaires dites “spéciales” vont permettre, par exemple, au patient de porter moins ses lunettes, de restaurer la vision sur plusieurs distances, pour certaines, corriger un astigmatisme préexistant ou encore améliorer la sensibilité au contraste et la qualité d’image.
Dans le cas où vous souhaiteriez la pose d’une lentille spéciale, comme une lentille multifocale, vous devrez régler la différence de coût entre le standard et celle choisie. Si vous avez souscrit une assurance complémentaire, celle-ci peut éventuellement prendre en charge les coûts supplémentaires de l’intervention. Si vous n’avez pas de complémentaire maladie, c’est peut-être le moment de vous poser et de réfléchir sérieusement à en souscrire une !