À l’occasion de la Journée Mondiale de l’épilepsie, nous avons voulu en savoir plus sur cette affection chronique du cerveau qui touche 50 millions de personnes dans le monde. En Suisse, cette maladie affecte 80 000 personnes, dont 15 000 enfants et adolescents, soit 1% de la population. Du diagnostic, aux différents traitements, découvrez cette maladie. Quels gestes avoir face à une crise et comment les assurances complémentaires peuvent vous aider à économiser sur vos soins?
Qu’est ce que l’épilepsie?
L’épilepsie est une maladie neurologique chronique caractérisée par une augmentation soudaine de l’activité électrique dans le cerveau. Celle-ci entraîne une perturbation temporaire de la communication entre les neurones. Actuellement, il y a plus de 30 formes différentes d’épilepsie. Elles se traduisent par la répétition spontanée de crises allant des hallucinations, des contractions musculaires, des fourmillements, d’un regard fixe, des gestes répétitifs, de la perte de connaissance, des convulsions, de l’apparition de salive au bord des lèvres, de la perte de selles ou d’urine, jusqu’à un arrêt respiratoire pour les crises les plus aiguës.
Il existe deux types de crises:
Les crises focales ou partielles qui se concentrent uniquement sur certaines régions spécifiques du cerveau et qui sont généralement difficiles à percevoir.
Les crises généralisées ou bilatérales qui affectent tout le cerveau. On en compte plusieurs sortes:
- la crise d’absence, qui est d’une durée courte à moyenne et concerne uniquement les enfants. Le patient a le regard perdu dans le vide et ne répond à aucun stimulus extérieur. Des symptômes tels que des mouvements des lèvres et des mains, des clignements des paupières ou encore la perte de tonus musculaire peuvent apparaître. La mémoire de l’enfant peut notamment être troublée durant quelques secondes.
- la crise myoclonique, qui se traduit par des secousses et des spasmes irréguliers.
- la crise atonique ou astatique, se distingue quant à elle par une perte soudaine du tonus musculaire. Le malade ne peut plus bouger ses muscles. Elle est plus fréquente chez les enfants, mais peut également toucher les adultes.
- la crise tonique, qui se manifeste par des convulsions musculaires et des tremblements intenses. Elle peut conduire à la crise clonique.
- la crise clonique, caractérisée par des spasmes rythmés violents, des tremblements et une perte de connaissance.
- les crises tonico-cloniques se déroulent en deux phases: la phase tonique avec une perte de connaissance accompagnée de contractions musculaires généralisées et d’autres signes tels que la mâchoire crispée, l’arrêt de la respiration et de la salive sur la bouche; et la phase clonique qui se présente par des spasmes rapides des 4 membres.
Quelles en sont les causes et les éléments déclencheurs?
Il est impératif de faire la distinction entre les déclencheurs et la cause.
Les déclencheurs sont les circonstances ou conditions qui déclenchent une crise. Ce sont souvent des stimulations sensorielles telles que la chaleur, la lumière vacillante (discothèque, passage dans une allée d’arbres, jeux vidéos, variations de la lumières du soleil, etc…), les bruits ou un effort accru. L’anxiété, le manque de sommeil et la prise de drogues et d’alcool peuvent également favoriser les crises. Les facteurs déclencheurs peuvent varier d’une personne à l’autre. Chez la femme, il a été démontré que le cycle menstruel peut augmenter les crises dans 30 à 50% des cas.
La cause, désigne quant à elle la raison pour laquelle une personne est atteinte par cette maladie.
Il a été démontré que cette affection n’est pas héréditaire, mais les enfants de parents atteints d’épilepsie ont un risque plus important de développer cette maladie (5% des cas environ). Dans 50% des cas, les causes de l’épilepsie ne sont pas connues, mais la science et la recherche ont pu déceler les causes les plus courantes d’épilepsie.
La maladie se manifeste notamment chez les personnes ayant des affections cérébrales, des lésions cérébrales dues à un AVC, une hémorragie ou une tumeur cérébrale, ou un traumatisme craniocérébral. Certains troubles du métabolisme, facteurs génétiques, ainsi que des malformations congénitales ou des facteurs nocifs pendant la grossesse et l’accouchement expliquent également cette maladie chronique.
Les personnes autistes ou atteintes de TDAH/ADS (Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité), ainsi que de troubles des performances cognitives consécutifs à une lésion cérébrale sont également plus enclin à être atteintes d’épilepsie.
Quelles en sont les conséquences?
L’épilepsie a des conséquences sur la santé des malades, mais elle impacte également sa vie et celle de son entourage. La stigmatisation de la maladie a souvent des effets pervers sur les malades. Elle peut provoquer l’isolement de l’épileptique et une perte de l’estime de soi. Les personnes atteintes de cette maladie sont souvent mises à l’écart et ceux dès le plus jeune âge. Les enfants sont souvent exclus des voyages scolaires, des stages et certaines orientations professionnelles leur sont déconseillées faute d’aménagement.
Les adultes quant à eux ont souvent plus de difficultés à trouver un emploi et certains sont même licenciés suite à une crise. Les personnes atteintes d’épilepsies sont plus sensibles aux dépressions et à l’anxiété. Les préjugés sur cette maladie peuvent donc provoquer des troubles psychiques et augmenter le stress chez le malade. Ce qui peut avoir un effet boule de neige car le stress est l’un des facteurs déclencheurs de crises.
Certaines associations comme La Ligue Suisse contre l’épilepsie peuvent aider les malades et leurs proches à mieux vivre avec cette maladie. N’hésitez pas à les contacter.
Les patients atteints d’épilepsie sont plus sujet aux problèmes dentaires suite aux crises (dents cassées ou déracinées). En cas de traitements chez le dentiste il est impératif d’informer votre dentiste que vous souffrez de cette maladie afin qu’il soit préparer à une éventuelle crise durant l’administration des soins dentaires. Il pourra éviter la présence de certains éléments déclencheurs tels que la lumière vive et vacillante dans les yeux ou faire en sorte de diminuer votre stress. Certaines anesthésies ou antidouleurs peuvent également déclencher des crises ou interagir avec certains anticonvulsivants d’où l’importance d’en informer votre dentiste. Les traitements dentaires étant onéreux, il est conseillé de souscrire à une assurance complémentaire soins dentaire au plus tôt afin de vous garantir une prise en charge de vos frais de santé et d’éviter tout refus vu que celle-ci est soumise à un questionnaire médical dentaire. Si votre enfant n’a pas de problème bucco-dentaire, mais présente de l’épilepsie, il est fortement conseillé de souscrire à ce type d’assurance dentaire rapidement. Vous pourrez ainsi maintenir votre santé dentaire à moindre frais.
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Comment est posé le diagnostic?
Le diagnostic est posé suite à une description détaillée des crises et la réalisation d’examens médicaux neurologiques. L’électroencéphalogramme (EEG) permet d’avoir une vue détaillée de l’activité électrique du cerveau et de diagnostiquer le type d’épilepsie: partielle ou généralisée. Dans le cas d’une épilepsie symptomatique, le neurologue recommandera la réalisation d’un IRM afin d’identifier la lésion cérébrale à l’origine de la maladie.
Quels sont les traitements existants?
Lorsque le diagnostic sera posé, le neurologue mettra en place un traitement médical à suivre. Il est généralement utilisé un traitement médicamenteux pour éviter les crises d’épilepsie. Il s’agit d’antiépileptiques ou d’anticonvulsivants à prendre quotidiennement. Ils sont généralement très efficaces. Deux tiers des personnes atteintes vivent sans crise grâce à ce type de traitement. Il se peut que le traitement le plus adéquat puisse prendre du temps avant d’être trouvé car certains patients peuvent montrer une résistance aux médicaments.
Dans ce cas, votre neurochirurgien pourra opter pour d’autres traitements plus invasifs comme la chirurgie ou la mise en place d’un stimulateur du nerf vague ou stimulateur cérébral. Dans ce type de traitement on implante sous la peau, en dessous de la clavicule, un stimulateur, similaire à un pacemaker qui est relié au nerf vague dans le cou du patient. Ce type de traitement peut nécessiter des soins stationnaires. Renseignez-vous sur votre couverture actuelle. Êtes-vous en division commune ou en semi-privée? Bénéficiez-vous d’une prise en charge en dehors de votre canton de résidence? Faites le point sur votre assurance complémentaire hospitalisation et assurez une bonne prise en charge de vos frais d’hospitalisation.
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D’autres traitements plus alternatifs peuvent avoir de bons résultats sur la maladie.
Un régime alimentaire cétogène réduit fortement les crises d’épilepsie (plus de 50% des crises). Ce régime alimentaire à forte teneur en lipides, en protéines et faible en glucides doit être surveillé par une équipe médicale spécialisée. Il est surtout indiqué chez les patients résistants aux traitements médicamenteux.
Le Neurofeedback ou biofeedback peut également être utilisé en complément des traitements médicamenteux. Cette technique neurocomportementale permet d’étudier le cerveau afin de mieux le contrôler. Cette méthode diminuerait la fréquence des crises chez deux tiers des patients.
Comment réagir lors d’une crise?
Que ce soit pour secourir ou assister un membre de votre famille ou quelqu’un de votre entourage dont vous avez connaissance de son épilepsie, il convient de s’informer sur la maladie et d’avoir les bons gestes lorsque celui-ci a une crise.
Une crise épileptique dure entre une à deux minutes. Les crises focales et les absences ne nécessitent pas l’intervention d’un tiers, généralement, le cerveau se calme de lui-même et la crise aussi. Cependant, lors de crises convulsives il est important d’adopter certains gestes:
1.Enregistrer la durée de la crise
2.Sécuriser l’environnement de la personne en crise en écartant les dangers
3.Coucher la personne pour éviter le risque de chute
4.Administrer un médicament d’urgence s’il y en a un
Contrairement aux idées reçues, il ne faut rien mettre entre les dents, ni changer la position de la personne durant la crise. Il faut rester calme, ne pas crier et ne pas la secouer. La crise se calmera d’elle-même.
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Si malgré tout la crise dure plus de 3 minutes, il sera impératif de contacter les urgences. Il en est de même si une nouvelle crise survient ou si celle-ci est différente des crises habituelles.
En cas de crise dans les lieux publics, les passants appellent généralement les urgences par prévention, ne sachant pas qu’il s’agit de crise d’épilepsie. Il est important de savoir que les transports en ambulance peuvent vous être facturés en moyenne CHF 1500.-. Ce prix peut varier d’un canton à l’autre et l’assurance de base ne couvre que 50% du trajet et à hauteur de CHF 5000.- par an. Si la caisse-maladie estime qu’il ne s’agit pas d’une urgence, la prise en charge sera uniquement de CHF 500.- par année civile.
Pour vous prévenir de ce type de situation, sachez que les trajets en ambulance sont pris en charge par certaines assurances complémentaires ambulatoires.
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Du diagnostic au traitement, en passant par le transport, les assurances complémentaires peuvent vous éviter des frais médicaux importants. Demandez conseil à l’un de nos spécialistes en assurances complémentaires. Il pourra vous aider à faire le point sur vos besoins de santé et vous faire économiser.