Vous l’avez certainement entendu ces dernières semaines, les experts prévoient une énorme augmentation des primes de l’assurance de base en Suisse pour 2024. Les prévisions indiquent une augmentation des primes de 6% en moyenne, mais cela peut aller bien au-delà dans certains cantons. Comment expliquer cette augmentation? Et surtout, comment les foyers suisses vont pouvoir surmonter cette aggravation de leur budget santé? Les assurances complémentaires, souvent auxiliaires à l’assurance obligatoire des soins, seront-elles épargnées par cette tendance?

 

Pourquoi les primes de l’assurance LAMal vont-elles augmenter?

 

Généralement, les caisses maladies puisent dans leurs réserves pour éviter un accroissement trop brutal des primes LAMal. Cependant, depuis 2021, les réserves se sont amenuisées. L’office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) a en effet exigé que les assureurs maladie réduisent leurs réserves. Les caisses ne pourront donc pour le moment plus puiser dans celles-ci. Avec la conjoncture économique actuelle, les assureurs maladie se voient une nouvelle fois obligés de recourir à une hausse des primes pour l’année prochaine. Nous l’avons déjà ressenti cette année, la prime de notre assurance de base s’est en moyenne accentuée de 6,6%.

Tirelire transparente avec pièces de monnaie et boîte rouge avec symbole suisse à l'intérieur. Un stéthoscope bleu à l'extérieurMais d’autres facteurs sont également responsables de cette augmentation des primes. Outre les réglementations et politiques gouvernementales qui peuvent mettre à mal les réserves des caisses maladies (comme par exemple, la mise en place de couvertures supplémentaires imposées par le gouvernement qui peut notamment entraîner une augmentation des primes pour compenser les coûts qu’elles peuvent engendrer). 

Le coût des soins provoqués par la pandémie pèsent également encore lourd sur le budget des caisses maladies. Tout cela enchaîné par l’inflation économique qui a fait accroître le montant de certains soins et traitements, a créé des dépenses plus conséquentes pour les caisses maladies qui n’ont pas d’autre choix que d’augmenter le montant des primes LAMal.

Le fait que la population suisse soit également de plus en plus vieillissante, avec des besoins médicaux de plus en plus accrus, explique également cette augmentation.

Les caisses ne pouvant plus puiser dans leurs réserves, il faut donc s’attendre à une envolée des primes de l’assurance de base pour maintenir ce système basé sur le principe de solidarité.

 

 

Quelles solutions sont envisagées pour éviter une trop forte augmentation?

 

Le système de l’assurance maladie Suisse fonctionne selon la “compensation des risques”, c’est-à-dire que les assurés en bonne santé payent les frais des assurés en moins bonne santé. Cependant, ce système basé sur le principe de solidarité semble avoir des limites. Jusqu’à présent, le calcul de cette compensation ne prenait en compte que les résidents suisses. La LAMal des travailleurs frontaliers n’étant donc pas impactée par les mêmes augmentations que la base suisse, le Conseil fédéral souhaite donc mettre en place une nouvelle réforme en incluant les travailleurs frontaliers dans les calculs liés à la compensation des risques. Pour le canton de Genève par exemple, cela permettrait d’éviter une hausse de 6% de la prime, en la minimisant à seulement à 3.7%. Il y aura certainement par conséquence une augmentation des primes LAMal pour les travailleurs frontaliers. Les personnes ayant souscrit cette couverture de base seront donc probablement confrontées à une hausse de leur prime. Pour rappel, les travailleurs frontaliers ont 3 mois pour choisir leur régime d’assurance maladie. Ce droit d’option est irrévocable durant toute la période où ils occupent un emploi en Suisse. Impossible donc de faire marche arrière et de choisir la CMU (assurance maladie française).

Les nouveaux travailleurs frontaliers peuvent quant à eux encore choisir entre la LAMal et la CMU. On peut donc se poser la question de savoir si la LAMal sera toujours attractive pour les travailleurs français. Les spécialistes disent que les primes frontalières resteront tout de même plus basses que celles des résidents suisses. Ce choix n’est pas forcément simple à faire et dépend de beaucoup d’éléments propres à chacun.  En savoir plus sur la LAMal et la CMU.

Pour être sûr de faire le bon choix, nous vous conseillons de faire une analyse complète de vos besoins avec un spécialiste en assurance maladie. Il pourra vous aider à souscrire l’assurance maladie la moins chère en fonction de vos besoins.

Les assurances complémentaires seront-elles concernées?

 

En ce qui concerne les assurances complémentaires, leurs primes 2023 n’ont pas beaucoup fluctué par rapport aux années précédentes, mais cela risque de changer en 2024.

L’augmentation du coût des prestations ayant également une influence sur leur montant, celles-ci risquent tout comme la LAMal de voir leur montant s’accroître.

Une chose est sûre, le budget santé et maladie vont peser encore plus sur le budget des ménages suisses et des frontaliers. Certaines personnes risquent de délaisser leur souscription à leur assurances complémentaires, mais ce n’est pas forcément la bonne solution! Comme nous l’avons vu précédemment, le prix des prestations santé et des soins ne cessent d’augmenter. Ne plus avoir de couverture complémentaire en cas de maladie ne ferait qu’aggraver encore plus des situations financières fragiles.

Avant de faire quoi que ce soit, faites un point avec un spécialiste. Une analyse méticuleuse de vos assurances santé peut faire la différence sur votre budget et sur la qualité de vos prestations.

 

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