Le 25 mars, ce sera la journée mondiale de la procrastination. Une occasion de se poser des questions sur ce « mal du siècle » qui nous touche tous. Nous serions, paraît-il, plus enclins qu’autrefois à procrastiner. En cause : plus de stimulation due notamment aux nouvelles technologies et autres réseaux sociaux qui nous empêcheraient de nous concentrer. Pourtant, la procrastination n’a pas que des mauvais côtés, bien au contraire.

Quelles sont les causes de la procrastination ?

Pour rappel, la procrastination consiste à « remettre au lendemain ce que l’on pourrait faire aujourd’hui » ou, plus précisément, à toujours repousser à plus tard des tâches qui nous paraissent contraignantes, difficiles ou ennuyeuses. Cela concerne autant le domaine professionnel que la sphère privée.

Déjà, à l’école, on se souvient que certains élèves faisaient leurs devoirs et révisaient leurs leçons dès que les professeurs les donnaient alors que d’autres attendaient toujours la veille du contrôle ou de la remise du devoir pour s’y mettre. D’après votre souvenir, les élèves qui s’y prenaient toujours à l’avance étaient-ils les moins stressés et les plus efficaces ? Pas forcément.

Les causes de la procrastination sont nombreuses. En réalité, il n’existe pas un, mais des procrastineurs. Chaque procrastineur se trouve des excuses différentes pour tout remettre à plus tard. Du procrastineur perfectionniste qui a peur de l’échec au procrastineur dispersé qui trouve toujours d’autres petites tâches à accomplir, repoussant d’autant plus la prise en charge de la tâche plus importante, en passant par le procrastineur victime de distractions permanentes (emails, réseaux sociaux et autres sollicitations)… La paresse n’est pas forcément en cause dans la mesure où un procrastineur est en réalité souvent très occupé mais a simplement un problème de gestion de priorités ou, au contraire, sait gérer ses priorités en repoussant systématiquement les tâches peu importantes. La procrastination n’est pas due non plus à une mauvaise gestion du temps : au contraire, un procrastineur est souvent capable, en travaillant dans l’urgence, de fournir le travail demandé en temps et en heure.

La cause de la procrastination importe finalement peu, la question étant plutôt : quel est l’impact de la procrastination sur le procrastineur ? Car les effets de la procrastination sur la santé sont bien réels.

Pourquoi la procrastination est-elle mauvaise pour la santé ?

Il a été prouvé par certaines études que la procrastination pouvait (mais pas toujours) être mauvaise pour la santé.

Les méfaits de la procrastination pour la santé sont essentiellement liés au stress. En effet, un procrastineur doit souvent accomplir des tâches dans l’urgence ou se retrouver dans des situations compliquées conséquentes à un excès de procrastination (s’il a oublié de régler des factures à temps par exemple). De plus, le procrastineur peut rentrer facilement en conflit avec son entourage à cause de ses mauvaises habitudes, les conflits étant également source de stress.

Ce stress répété est, comme chacun le sait, néfaste pour la santé. Une personne stressée est plus à même de souffrir de divers problèmes de santé : maux de tête, problèmes digestifs mais aussi hypertension ou encore des problèmes cardiovasculaires… Un procrastineur stressé est également plus facilement amené à utiliser des tranquillisants ou à se tourner vers des excitants comme le café ou l’alcool qui, consommés en excès, sont néfastes pour la santé.

La procrastination et le stress ont également un impact sur la qualité du sommeil. Un procrastineur, angoissé par l’ampleur des tâches qu’il n’a pas su anticiper, a du mal à dormir et a ainsi plus souvent recours à des somnifères.

Plus fatigué, le procrastineur tombe plus souvent malade, ce qui lui donne d’autant plus d’excuses pour procrastiner… Un cercle vicieux, en somme.

Cependant, nous parlons ici des cas extrêmes et particulièrement de procrastination non maîtrisée, lorsque le procrastineur est réellement dépassé par son propre comportement. Il est conscient que toujours repousser certaines tâches finira par avoir des conséquences néfastes sur sa vie privée ou professionnelle mais il ne sait juste pas faire autrement. Ce procrastineur n’est pas celui qui apprécie le stress et travailler sous la pression ne lui réussit pas.

D’autres procrastineurs font un choix parfaitement mieux maîtrisé de procrastiner. Certaines façons de procrastiner peuvent au contraire avoir des effets très bénéfiques pour la santé.

Quels sont les bienfaits de la procrastination sur la santé ?

Remettre systématiquement des tâches à plus tard n’a pas de que des effets néfastes sur la santé. En effet, la procrastination consistant à prendre du temps pour soi est au contraire très bénéfique.

En effet, il a été prouvé qu’être systématiquement dans l’action n’était bénéfique ni pour la santé ni pour la productivité. Décider de remettre à plus tard une tâche car l’on prendra le temps aujourd’hui de passer un bon moment avec ses amis, de faire du sport ou d’effectuer simplement une séance de méditation est une façon de prendre du recul, de se détendre, et ainsi d’être encore plus efficace lorsqu’il faudra affronter le « grand rush ».

Dans le cas d’une procrastination maîtrisée, le procrastineur a fait un choix conscient de remettre une tâche importante à plus tard. Ce type de procrastinateur se connaît bien et a confiance en sa capacité à gérer les tâches à venir et à travailler sous la pression.

Une personne ayant cette capacité à « faire un break pour être plus efficace ensuite » est moins à même de sombrer dans le burn-out ou la dépression qu’une personne qui va accomplir une tâche immédiatement mais au risque de ne jamais pouvoir s’arrêter, les tâches terminées étant toujours pas remplacées par d’autres, comme on le sait.

Une procrastination maîtrisée et dans laquelle le temps de procrastination est utilisé pour améliorer sa santé (comme rattraper des heures de sommeil, se reposer, passer du temps avec ses amis ou faire du sport) est donc bénéfique pour la santé.

Vous l’aurez compris ? Procrastiner n’a pas que des inconvénients. Le 25 mars, journée mondiale de la procrastination, est donc une excuse supplémentaire pour procrastiner… et se faire du bien.