La journée mondiale de la douleur célébrée le troisième lundi du mois d’octobre, a été l’occasion pour nous de nous interroger sur la spondylarthrite. Cette maladie auto-immune (c’est à dire dû à un dysfonctionnement du système immunitaire) est extrêmement douloureuse et handicapante. Si vous soupçonnez d’avoir cette maladie ou si vous avez quelqu’un dans votre entourage qui y est confronté, vous devez certainement vous interroger sur ce sujet. 

Focus sur cette maladie inflammatoire et comment les assurances complémentaires peuvent vous aider.

 

 

Qu’est-ce que la spondylarthrite?

 

La spondylarthrite (également appelée spondyloarthrite, spondylarthropathie et pelvispondylite rhumatismale) est une maladie inflammatoire chronique qui touche essentiellement les articulations des vertèbres et l’articulation entre la colonne vertébrale et le bassin. Il s’agit d’une maladie auto-immune qui se déclare souvent entre 20 et 30 ans, mais qui peut également se développer durant l’adolescence ou après 40 ans. Elle évolue lentement et devient handicapante au fil des ans, ce qui peut changer radicalement le quotidien des personnes touchées.

Souvent confondue avec l’arthrose ou les rhumatismes dégénératifs (usure du cartilage), certaines personnes peuvent être mal diagnostiquées et vivent cette situation de façon difficile.

Il existe plusieurs types de spondylarthrite:

  • La spondylarthrite axiale non radiographique (axSpA), qui comprend également la maladie de Bechterew (spondylarthrite ankylosante): elle attaque les points d’attache des muscles ou des ligaments sur les os.
  • Le rhumatisme psoriasique (RP): Celui-ci est lié au psoriasis (une maladie auto-immune de la peau) et est maintenant reconnu comme une variante de la spondylarthrite.
  • L’arthrite réactionnelles:  inflammation d’une articulation causée par une infection à distance de l’articulation ou associées à d’autres maladies inflammatoires (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, sarcoïdose, lupus érythémateux disséminé, etc…).

 

 

Quelles en sont les causes?

 

Cette maladie n’a pas vraiment de cause connue, mais certains facteurs semblent favoriser son apparition. 

Certaines formes de spondylarthrite peuvent être héréditaires (10% des cas). Des études ont notamment mis en avant que 90% des patients souffrant de spondylarthrite ont en commun un gène particulier du système HLA (protéines qui définissent la compatibilité entre les personnes en cas de greffe d’organe), le HLA 27. Il semble donc être un facteur dans le développement de cette maladie. 

Des facteurs environnementaux sont également pointés du doigt. Un lien s’avère être établi entre cette maladie et certaines infections, en particulier intestinales ou urinaires, où l’on constate une inflammation des articulations. Une réaction erronée du système immunitaire face à ses infections peut en être la cause.

On note également un lien de cause à effet entre la persistance durable de certaines bactéries dans les cellules portant la protéine HLA B27, suite à une infection et la spondylarthrite.

 

 

Comment diagnostiquer la maladie?

 

Cette maladie est souvent détectée à la suite des douleurs dans le bas du dos ou des fesses et ressemble à des douleurs sciatiques. Elles sont plus intenses au milieu de la nuit, au réveil et dans les premières heures d’activité. Dans 60% des cas,  apparaissent des douleurs aux articulations des bras et des jambes. Même si la hanche est l’articulation le plus souvent touchée, toutes les articulations peuvent être atteintes. Les douleurs du talon (talalgies) et les tendinites sont également constatés dans la plupart des cas. Les patients remarquent dans certains cas une augmentation de la fatigue, une perte d’appétit, de poids et des sueurs nocturnes.

Lors d’un entretien avec le médecin, celui-ci va poser son diagnostic par le biais d’un examen clinique, de questions et d’examens plus poussés (radiographies, scanner ou IRM). Il pourra ainsi préciser le degré d’intensité de la maladie. Un bilan sanguin sera également demandé afin de mettre en évidence des signes caractéristiques de l’inflammation chronique. 20% des cas, ne sont néanmoins pas détectés par cette prise de sang, ce qui peut rendre le diagnostic difficile.

 

 

Quelle est son évolution?

 

Cette maladie évolue dans 65% des cas de façon intermittente et lente, sans mettre la vie du patient en péril.

La spondylarthrite axiale peut évoluer vers une “spondylarthrite ankylosante”. Cela a été le terme utilisé durant des années pour cette maladie à cause de l’ankylose qu’elle peut provoquer. Grâce aux traitements actuels, ce blocage des articulations du bas du dos est devenu très rare. 

Les avancées médicamenteuses ont également permis de minimiser les formes les plus invalidantes de la maladie: l’ankylose du thorax (qui entraîne des troubles respiratoires), la coxite bilatérale (atteinte importante des deux hanches qui gêne la marche) et la cyphose (courbure anormale de la colonne vertébrale où est le cou est projeté en avant). 

Certaines complications telles que des fractures vertébrales peuvent tout de même apparaître. Il convient donc de faire attention en cas de traumatisme, même léger, surtout au niveau de la cervicale. 

Le syndrome “dit de la queue de cheval”, bien que rare, peut engendrer des troubles de la sensibilité et moteurs au niveau de la partie basse du corps.

À long terme, certaines variantes de la spondylarthrite peuvent causer des problèmes de peau (psoriasis) ou au niveau des intestins (maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique).

D’autres problèmes de santé moins récurrents peuvent apparaître. Notamment des troubles cardiaques (en cas d’excès de cholestérol ou d’hypertension artérielle). Dans ce cas, les valves du cœur ne se ferment plus complètement et entraînent une surcharge de travail pour le cœur et créent à long terme une insuffisance cardiaque. Il est donc conseillé de faire attention à son alimentation pour réduire ses facteurs.

Certaines personnes peuvent présenter des problèmes au niveau des reins ou des organes génitaux avec des dépôts de protéines dans les reins (amylose) et une inflammation de l’urètre ou du col de l’utérus.

 

 

Quels sont les traitements actuellement utilisés?

 

La spondylarthrite est une maladie lente qui doit avoir un suivi médical régulier.  Celle-ci est pour le moment incurable, mais la recherche a permis d’améliorer la qualité de vie des patients en limitant la douleur quotidienne qu’ils subissent et en rendant les cas d’ankylose plus rares.

Les traitements actuellement indiqués combinent des traitements médicamenteux à de l’exercice physique, de la rééducation ou encore de la physiothérapie.

 

  • homme faisant qi gong contre spondylarthriteLa thérapie par le mouvement: yoga, tai-chi, qi gong sont adaptés et indiqués à ce type de maladie. La salle de sport est donc un bon complément au traitement médicamenteux. L’assurance complémentaire fitness, souvent incluse dans l’assurance complémentaire ambulatoire peut prendre en charge une partie de vos frais. Vérifiez si vous disposez de cette prise en charge auprès de votre assurance ambulatoire actuelle. Si ce n’est pas le cas, demandez conseil à un spécialiste en assurance complémentaire car les taux de remboursement et franchise peuvent varier d’une caisse-maladie à l’autre.
  • La thérapie physique: les massages, les traitements par la chaleur (bains de boue etc…) contribuent à stimuler l’irrigation des tissus et à décontracter les muscles. Le traitement par le froid peut également soulager les douleurs articulaires et musculaires. La cryothérapie du corps entier est donc fortement recommandée lors de périodes plus douloureuses.

Dans ce type de traitement, une assurance complémentaire “cures et bains” peut vous être utile. Elles permettent de prendre en charge une partie des frais thermaux à condition que ce soit prescrit par un médecin. Renseignez-vous sur l’assurance complémentaire cures et bains.

  • Les traitements médicamenteux:  Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont les principaux médicaments utilisés pour soulager la douleur provoquée par cette maladie.  Ils sont généralement associés à des médicaments à base de cortisone, mais ceux-ci ont démontré une efficacité réduite contre la maladie. Dans les cas où la maladie évolue rapidement, certaines biothérapies (telles que les inhibiteurs du TNF) peuvent être mises en place. Ayant une action plus ciblée, elles montrent une évolution positive sur l’inflammation, la sensation de douleur et la mobilité des patients. Cependant, comme tout traitement médicamenteux, celui-ci présente certains risques. Il est recommandé de faire attention à votre santé bucco-dentaire et d’arrêter votre traitement avant toute intervention chirurgicale. 

Les femmes souhaitant avoir un enfant doivent modifier leur traitement car ceux-ci sont contre-indiqués durant la grossesse. Il conviendra alors de revoir son traitement avec son médecin.

Certains médicaments peuvent ne pas être pris en charge par votre assurance de base et vos prescriptions médicales peuvent vite faire monter votre budget santé. Vérifier si les médicaments en question figurent dans la liste des spécialités. Si ce n’est pas le cas, une assurance complémentaire “médicaments non-remboursés” peut prendre en charge ses frais.

  • Les traitements ophtalmiques: Dans 40% des cas, la spondylarthrite s’accompagne d’une inflammation de l’iris de l’œil (uvéite). Consultez rapidement un ophtalmologue en cas d’inflammation de l’iris car un mauvais traitement peut entraîner des cicatrices qui peuvent gêner la vision.

 

Il est recommandé de surveiller son alimentation afin d’éviter du cholestérol et de l’hypertension. Il est préconisé de manger des produits riches en calcium et en vitamine D afin de protéger vos os de l’ostéoporose. Une diminution de son poids peut également être nécessaire afin de ne pas surcharger la colonne vertébrale.

 

Vous l’aurez compris, la spondylarthrite change radicalement la vie des personnes atteintes et oblige à avoir une hygiène de vie irréprochable. Les assurances complémentaires pourront vous aider à mettre en pratique certaines de ces recommandations tout en gérant votre budget santé.

Demandez conseil à un spécialiste en assurances complémentaires afin de choisir les assurances qui s’adaptent le mieux à votre situation.